Partir d’ici n’est pas simple. Les routes secondaires sont enneigées et les nationales sont bien trop dangereuses pour nous. Martin et Bobie nous aident une fois de plus à trouver une solution et c’est ainsi que nous serons conduits par Liviu jusqu’à Caracal. C’est un ingénieur minier qui a comme “hobby” de conduire des gens. Quelle chance ! C’est beaucoup plus sympathique que tout le manège que nous avions dû faire pour arriver jusqu’à la montagne.

Nous partons car nous avons trouvé un lieu pour passer le reste de l’hiver. Il s’agit d’une ferme en Bulgarie, à côté de Varna, au bord de la mer Noire. Mais pour rejoindre la Bulgarie, nous devons reprendre nos vélos pour quelques étapes. Si tout va bien, une fois de l’autre côté du Danube, nous pourrons mettre nos vélos dans le train et rejoindre Varna… Pour ces étapes en vélo, nous avons décidé de dormir au chaud tous les soirs. Nous sentons clairement que la tente, ça ferait trop pour les enfants. La pause ski était bonne mais ils ont tous les deux vraiment besoin d’une plus longue pause hivernale. C’est ainsi que nous dormons ce soir à l’hôtel, à Caracal.
L’hiver au soleil
Nous voilà ainsi repartis en plein hiver sur les routes. Le froid d’hier soir qui nous avait inquiétés a cédé la place à un temps radieux avec le soleil pour compagnon ! Aujourd’hui nous roulons en direction de Corabia.
C’est un plaisir pour tous d’être sur la route dans ces conditions mais la route nationale que nous avons choisie d’emprunter à 3 voix contre 1 n’est pas le meilleur choix. Nous devons subir les voitures, camionnettes et autres, roulant sans réelle limitation et dépassant en frôlant les cyclistes. Cette route semble meurtrière, c’est ainsi que nous observons, avec beaucoup de tristesse chez les enfants, un drôle de “cimetière” de bord de route. Au total, sur 30 km environ, nous verrons 5 chiens, 3 renards et 1 bouc morts.
Sur la fin nous pouvons bifurquer enfin sur une route secondaire que nous empruntons avec un grand soulagement même si elle ajoute quelques kilomètres.
Notre arrivée à Corabia par là nous enchante ! Il y a une énergie toute particulière dans cette ville basse (très peu d’immeubles, tous très bas). Une partie de la ville n’a pas de route bitumée, une autre partie est partiellement pavées ou l’a été et une autre plus en asphalte. Toutes ces parties s’entrecroisent, et créent une atmosphère toute particulière qui nous enchante !
Le long du Danube
Nous poursuivons avec de bonnes étapes autour de 40 km voire 52 pour la dernière qui nous fait entrer en Bulgarie.
Nous passerons le dernier jour de l’année dans un quartier d’immeubles à Turnu Măgurele, la musique tzigane à fond dans la rue où de nombreux barbecues sont allumés, ça sent la grillade ! Les pétards et les feux d’artifice parfont l’ambiance de fin d’année.
Mais avant d’arriver à Turnu, nous nous arrêtons dans un village pour le déjeuner. Nous cherchons un endroit où nous poser pour pique-niquer quand une femme sort de chez elle et nous dit : wait!
. Elles revient quelques minutes plus tard avec de la viande et des gâteaux, tout cela est préparé pour le réveillon du soir et il y a toujours plus pour les voyageurs. Nous nous posons devant une épicerie qui est sur le point de fermer. Pas de problème pour nous installer ici pour pique-niquer et l’épicière nous offre du jus, des fruits et quelques friandises pour les enfants…

Passent les villages
Nous sommes dans d’autres régions (județ) de Roumanie, plus plates avec de vastes étendues de culture. Dans les villages, des maisons gigantesques au style “gipsy” (peut-être familiales ?) en côtoient d’autres bien plus petites. De minuscules magasins d’alimentation petit-poucettent notre route alors que sur des bancs accolés aux maisons, de petits groupes de personnes papotent en profitant du soleil hivernal. Ils nous saluent très chaleureusement, nous sourient, nous souhaitent bonne route, un vrai bonheur.
Une fois de plus, nous nous sentons chanceux de pouvoir circuler dans de telles conditions. Chanceux également de trouver où dormir tous les soirs, même lorsque nous n’avons pas pu réserver, même quand il n’y a plus d’endroits où réserver et que Geta nous accueille dans sa petite maison de campagne.
Frustrés
En quittant la Roumanie, nous éprouvons une grande frustration de ne pas y être restés plus longtemps. Nous avons été saisis par la gentillesse des roumains que nous avons rencontrés. Les cœurs sont grand ouverts et c’est très inspirant. Bon, il y a certes les déchets plastiques partout et c’est bien choquant, mais le pays reste magnifique et ses habitants très touchants. La revedere !
