Almanarre

Verts mots à Giens

Écrit par Marc le .

La sortie de Toulon n’est clairement pas optimisée pour les vélos ! Mais nous nous frayons tout de même un chemin entre voitures, scooters et bus qui nous amène à la voie douce. Nous suivrons cette voie jusqu’à la célèbre plage de l’Almanarre. On nous l’a ventée cette plage : “La plus longue d’Europe”, “le spot idéal pour le kitesurf”, “trop beauuuuuu”.

Si nous allons là, c’est que Xavier et Débo, nos voisins du beaujolais, ont acheté un terrain à proximité et que nous pouvons y poser notre tente ! Nous arrivons vers 14h, les enfants veulent absolument se baigner. Allez !

On dirait le sud

Mais pourquoi avons nous décidé de repartir de chez Marie et Nico juste avant le weekend ? La plage est blindée, il n’y a pas du tout d’ombre, les automobilistes ne sont pas spécialement sympas, bref, le genre de situation qui nous fait regretter les plages de Kerlouan dans le Finistère où nous avons nos habitudes estivales.
Mais bon, les enfants s’éclatent, alors les adultes prennent leur mal en patience.

Après la baignade, en route pour le terrain.
Une fois localisé, le GPS nous indique un itinéraire des plus particuliers. Nous passons devant des parc d’attractions qui hibernent dans un décor oscillant entre parkings immenses et déserts et déchetteries sauvages.
Mais où allons nous tomber ?
Arrivés sur le terrain, nous voilà rassurés ! Nous serons au calme ici.

Syvlie et Vincent arrivent quelques temps après. C’est la sœur et le beau-frère de Xavier avec qui ils ont acheté ce terrain. Ils habitent à côté et nous indiquent le chemin à emprunter pour éviter le décor Lynchien que nous avons traversé plus tôt. Ils nous proposent de rester le temps que nous voulons et nous donnent plein de conseils d’activités pour les jours à venir. Ils nous invitent même à utiliser le mobilhome en cours d’installation sur le terrain ! Merci !

Hésitations

Cette rencontre nous rabiboche avec le coin. Pour l’instant nous ne sommes pas tombés sous le charme… Mais Xavier et Débo nous en ont tant parlé en bien que nous avons l’impression d’être passés à côté. Et Claire et Jean-Christophe, nos amis épiciers du beaujolais arrivent dans quelques jours et adorent aussi cet endroit. Il va falloir creuser. Nous décidons donc de rester quelques jours ici pour changer d’avis et surtout pour ne pas rater Claire et JC !

Objectif presqu’île

Le lendemain, c’est dimanche. Nous prévoyons d’aller sur cette fameuse presqu’île dont sont férus bien trop de nos amis et voisins pour que ne passions à côté. En arrivant au port de la Madrague, nous sommes hélés par Xavier et son fils Victor. Ils sont en train de nettoyer le port avec l’asso qui s’en occupe et nous indiquent comment rejoindre leur cabanon. Car ils ont un cabanon sur la presqu’île. Nous y rejoignons Déborah qui est en train de préparer une pétition.

Ah mais ok, c’est ça un cabanon ! A quelques centaines de mètres de la mer, dans une zone arborée d’arbres magnifiques se dressent quelques habitations légères appelées ici cabanons. C’est un véritable patrimoine local et c’est très très charmant. Celui de Xavier et Débo est absolument ravissant et nous comprenons tout de suite bien mieux pourquoi ils y viennent régulièrement. Moi j’appelle ça un chalet avec terrasse et vue sur mer dans un endroit très préservé et magnifique, mais ici, ça s’appelle cabanon. Il y flotte une douceur de vivre apaisante.

De grâce, monsieur le promoteur

C’est d’ailleurs sans doute ce que s’est dit le promoteur qui veut tout raser et créer des villas avec piscines. Malheureusement pour lui, les habitants actuels se regroupent pour s’opposer à ce projet immobilier. Le premier permis de construire a été annulé suite à une procédure du groupement des habitants. Et la prochaine étape est sans doute d’attaquer la vente du terrain elle-même qui semble plus que louche, notamment l’oubli de proposer aux locataires la primeur du rachat, phase pourtant obligatoire. Bref, ça sent un peu la magouille… Des personnes âgées ou des familles habitent ici qui subissent une pression pour partir et laisser se faire le projet. Les constructions prévues feraient également fi des espèces protégées qui parsèment le quartier.
Vous pouvez les aider en signant la pétition en question.

La randonnée qui suit notre visite à nos amis est somptueuse. Le littoral de la presqu’île est très préservé et les paysages à couper le souffle.

Qui est au bout du fil ?

Le lendemain, c’est lundi. Claire et Jean-Christophe arrivent mardi. Léon a très envie de pêcher et je pars avec lui à la fraîche pour tenter de rapporter le repas de midi. Le matériel que nous avons n’est pas du tout adapté à une pêche de bord, je ne me fais donc pas trop de soucis pour les poissons ou sur la recette à appliquer pour les cuire. Nous arpentons la côte à la recherche d’un endroit propice, jetons quelques fois notre ligne et avançons ainsi jusqu’à rencontrer Laurent et Mathis à qui nous demandons un cours.

Laurent, natif d’ici, est passionné de pêche depuis l’enfance et la pratique sous de nombreuses formes. Il a bossé dans le domaine pendant plusieurs années et est un peu mieux équipé que nous. Il répond volontiers à nos questions et nous passons un bon moment autour de ses cannes. Il a posé des cannes de fond pour des poissons sérieux et en attendant que ça morde (ou pas), lui et son fils pêchent des poissons de bordure qui sont relâchés. C’est la période de reproduction et il est très sensible à la préservation des espèces.

Mathis prête volontiers sa canne à Léon qui tente sa chance, ça mordille, ça mord, mais ça ne marche pas. Pourtant quand Mathis prend la canne, il arrive à sortir quelques jolis poissons colorés que Léon rejette à la mer avec plaisir et émerveillement.
Il est l’heure de partir, allez, on y va…. et hop, Léon réussit au dernier moment à pêcher son premier poisson ! Un beau cadeau de la mer, de Laurent et de Mathis.

Pendant ce temps là, Lucie et Estelle sont allées se baigner. Lucie est de plus en plus à l’aise dans l’eau et le fait de pouvoir se baigner tous les jours lui permet de retrouver de l’aisance et du plaisir.

Nous aurions vraiment aimé visiter le site archéologique d’Olbia, mais il est fermé en ce lundi de Pentecôte et sera fermé le lendemain.

Retrouver les colibris

Claire et JC sont les patrons de l’épicerie bio / locale dans laquelle nous allons faire nos courses dans le beaujolais. Ils font également partie des fondateurs de l’association Demain c’est Ici et Maintenant dont j’ai quitté la fonction de co-président en démarrant ce voyage. Nous savions qu’ils viennent régulièrement ici, hors saison et leur venue synchrone avec notre passage nous réjouit profondément.

Nous rions de bon cœur du plaisir que nous éprouvons à retrouver les produits de l’épicerie qui composent notre picnic ! Eh oui, nous croisons rarement des commerces avec de bons produits bio sur la route… Et lorsque c’est bio, c’est souvent de la bio industrielle qui n’a pas la même saveurs que les produits dont nous nous délectons lors de ces retrouvailles.

Nous découvrons avec émerveillement une autre partie de la presqu’île, j’en profite pour prendre des nouvelles de l’asso pendant la baignade et nous passons une très belle journée. Merci merci les amis.