Team glagla

Reprise bien fraîche

Écrit par Marc pour le .

Bien que nous ayons déjà passé une nuit en tente à -6°, le soleil ne montre plus son nez en journée et les températures ne montent plus. Comme hier, ce qui s’annonce est de l’ordre de 3 degrés sur toute la journée. C’est peu. Après 4 jours au chaud cela risque d’être un peu difficile.

Ce matin nous devons trouver un nouvel arrangement pour les sacoches car nous avons du matériel en plus à tirer. Mais nous avons également acheté de nouvelles sacoches. Plus on en a, plus on en met…

Nous sommes très reconnaissants à Alain et Judit pour leur hospitalité, mais heureux malgré tout d’aller vers d’autres découvertes.

C’est reparti

Le froid nous saisit sur la route et nous faisons des pauses réajustements de chaleur. On tâtonne… mais on va trouver c’est certain ! Pour midi nous nous arrêtons dans un restau d’ouvriers. Rapide, efficace, pas cher et compatible avec nos besoins. Notamment celui de se réchauffer.

Notre route nous mène en bord de Danube où nous trouvons un coin tranquille pour bivouaquer. La rive est truffée de cabanes de pêcheurs et notre campement a un accès direct à la rivière. C’est l’endroit idéal pour Léon. Il s’est pris de passion pour la pêche et s’est acheté une canne à pêche. Il peut s’entraîner au lancé et découvrir la joie des nœuds et des hameçons perdus dans les roseaux.

Ce campement est aussi idéal pour tester notre nouveau jouet : le réchaud à bois. Estelle nous en parle depuis le début du voyage et c’est vrai que c’est formidable. Quand bien même le foyer est tout petit, le feu agit sur nous comme un aimant sur la limaille. Il permet de chauffer l’eau très rapidement grâce à la bouilloire qui sert également de cheminée. Nous sacrifions le cul de notre poêle qui devra désormais dormir entourée de papier journal avant de rejoindre son sac habituel… Mais c’est bien pratique de pouvoir faire revenir les légumes dans la poêle pendant que les reste cuit dans la casserole qui se trouve sur le réchaud à essence.

Magiques maniques

Estelle a concocté des manchons pour le vélo de Lucie avec des maniques. C’est très chic !

La matinée nous semble moins froide. Meilleure météo ? Nous commençons à nous endurcir ? Pourtant, à l’heure du repas, nous sommes à Rackeve et nous éprouvons le besoin de manger au chaud à nouveau. Une gentille dame nous indique le pub / restaurant où nous nous posons. Pas les mêmes tarifs que la petite cantine d’hier… On ne va pas pouvoir faire ça tous les jours si on veut continuer à voyager, mais il faut bien prendre soin de nous également.

Alpha Tango

Nous longeons le Danube entre pontons de pêcheurs et maisonnettes en empruntant l’itinéraire de l’EuroVelo 6. Cette voie pourrait nous emmener jusqu’à la mer Noire, mais ce n’est pas l’itinéraire que nous avons décidé de suivre. Nous le quitterons demain. En attendant, il nous amène jusqu’à la maison de Sándor.

Cet officier de l’armée de l’air à la retraite a terminé sa carrière comme contrôleur aérien des forces des Nations Unies. Il nous ouvre son jardin tout de suite et vient très régulièrement nous voir pour discuter ou nous apporter des éléments de confort. Il habite à l’étage et s’occupe de sa mère qui est au rez-de-chaussée.

Il parle bien mieux anglais que moi et les discussions sont passionnantes. Nous parlons beaucoup de la Hongrie, de son histoire, de la géopolitique.
Nous abordons bien d’autres sujets, notamment l’ambivalence des identités numériques centralisées sur smartphone. C’est bien pratique, mais c’est aussi un moyen de savoir tout sur tout le monde très rapidement, il ne faudrait pas que cet outil soit utilisé par des personnes mal intentionnées.
Par ailleurs, refuser d’adhérer à l’outil peut sembler légitime… tant qu’on est en démocratie. Dans un autre contexte, cela rendrait suspect celui qui s’y opposerait.
Je lui partage cette réflexion que je me fais souvent que les smartphones sont des outils formidables pour un dictateur qui voudrait savoir tout sur tout le monde.
Mais ces discussions sont entrecoupées par nos obligations respectives.