Nous reprenons nos vélos après être restés une semaine avec Kata, Nitay et Nalu dans cet ancien kolkhoze à Csongrad. Ce lieu est parfait pour devenir un “éco-lieu” comme on dit de nos jours. Un endroit où se vit une réflexion autour de la vie des humains occidentaux plus en phase avec un environnement que l’on ne voit plus comme une chose à dompter. Il est grand temps de retrouver le chemin d’une vie plus harmonieuse avec cet environnement dont nous faisons pleinement partie. Si nous le détruisons, nous nous détruisons nous-même.
Cela me paraît tellement évident aujourd’hui. Nous nous tirons des balles dans les pieds, dans les genoux et nous remontons petit à petit de plus en plus vite. Pour arrêter où au juste ?
Il y a quelques années, j’étais loin d’accorder mon attention à ce genre de détail… Je suis écolo par alliance, ai-je coutume de dire. Mais aussi et surtout par nécessité. Le vivant s’effondre à une vitesse grand vé et, faisant partie du vivant, je me sens concerné, ça ne me convient pas. Je ne veux pas tous mourir !
Aussi, arriver dans un lieu où ces sujets sont de vrais sujets, ça fait du bien ! On se sent un peu comme à la maison.
Une autre raison pour laquelle nous nous sentons chez nous ici est le mot “potentiel”. Nous l’avons prononcé bien des fois comme nous l’avons entendu chez nous : “Wow, il y a du potentiel, ici !”. Globalement, ça signifie que les habitants des lieux n’ont pas fini de faire des travaux. Mais il est vrai que le lieu se prête particulièrement à la création des nombreux projets dont nous a parlé Kata, tous plus intéressants les uns que les autres.
En route
Mais nous partons. Nous saluons nos nouveaux amis et partons. Le chien nous suit. Il nous suit de plus en plus loin. Il a cru que nous l’emmenions en promenade et nous nous approchons de la route principale. Je ne parle pas chien, je n’ai pas grandi avec un chien, aussi je me fais crier dessus par Estelle car je ne me suis pas arrêté assez tôt et voilà le jeune chien fou qui court après les voitures qui foncent sur la route principale ! Les enfants sont affolés et hurlent de crainte qu’un drame se déroule devant nos yeux.
Nous finissons pas réussir à la rattraper et le garder avec nous le temps que Kata vienne le chercher avec la voiture. Nous sommes déjà à deux kilomètres.
Ouf, nous partons le cœur plus léger, il fait beau et dix kilomètres nous séparent de Szentes où nous faisons une pause dans la piscine thermale où le bain extérieur à 40° n’est pas sans nous plaire. Nous sortons de la petite ville pour trouver un coin tranquille où dormir.
Tout est si plat, aussi plat qu’un plat. Les parties forestières que nous croisons sont plutôt des taillis. Aussi, nous demandons asile à un fermier qui nous indique le pré en face pour que nous puissions y poser la tente. Nickel et tout juste avant la nuit.
Le coucher du soleil est splendide. Il fait frisquet.