Plat de résistance

Le vent nous pousse en face

Écrit par Marc pour le .

La route est plate. Le paysage est plat. La Pannonie. On nous l’avait dit. Mais franchement, je trouve ça beau. On nous avait beaucoup parlé de la monotonie de ce coin de la Hongrie. Parfois avec une moue plus ou moins discrète. Me viennent à l’esprit des paroles de quelques chanteurs belges, et d’autres inédites qui resterons à l’état de bribes semées au vent de face comme le sont les chansons de Lucie qui accompagnent nos kilomètres quotidiens.

En chanté

C’est qu’elle chante Lucie, à fond. Elle est derrière moi, alors j’en profite. Elle invente des mélodies, des paroles qui parfois sont vraiment recherchées et poétiques. J’essaie d’enregistrer un peu, mais c’est difficile. Ces traits sont spontanés et imagés, ses mélodies élaborées et parfois complexes, elle m’épate et me régale les oreilles. Ça sent la liberté à plein nez. J’espère un peu qu’elle gardera quelque-part cette facilité de création pour pouvoir émerveiller plus loin que son père…

Bien que le vent nous souffle dans le nez, nous arrivons à Orosháza où nous espérons en secret nous baigner à nouveau dans des eaux thermales. Le bain, c’est à partir de 14 ans. Dommage. Nous allons poser la tente de l’autre côté du joli lac à quelques pas du camping fermé pour l’hiver.

A demi clos

Le lendemain est aussi plat. Un plat plat. Les grues dans le ciel nous montrent la direction à suivre.

Tiens ! Nous croisons à nouveau des puits de pétrole comme à notre arrivée en Hongrie. Un mois et demi nous en séparent.

Le vent de face ne nous empêche pas d’arriver au prochain village : Mezőkovácsháza (répétez après moi).

Les thermes sont fermés. Nous nous apprêtons à poser la tente à proximité lorsqu’un promeneur nous indique le camping à peine plus loin. Je peine à croire qu’il puisse être ouvert, mais pourquoi ne pas tenter.

Nous nous y rendons, le portail est fermé. Je tente le portillon. Ouvert. Nous rentrons.

Personne.

Ça nous est déjà arrivé en France en été. On s’installe et on verra demain pour payer. Un des blocs sanitaire est ouvert. Il y a de l’électricité, du chauffage, de l’eau chaude, des toilettes. Parfait.

Nous mangeons à l’abris, prenons une douche bien chaude qui nous fait grand bien, rechargeons les appareils et passons une bonne nuit. Merci !