Grande famille

Chez Anton et Ana

Écrit par Estelle pour le .

Nous traversons Lipova. Faisant une pause devant l’ancien bazar Turc, nous rencontrons Vasil, un chauffeur de taxi parlant un français impeccable qui vient à notre rencontre. Nous l’interrogeons sur son français, il nous explique qu’il était infirmier en France. Il évoque la crise du Covid qui a bousculé beaucoup de choses et le dégoût du passage des applaudissements mis en scène, aux licenciements, pour refus d’obtempérer. Malade à 2 reprises, il était venu travailler au plus haut de la crise comme beaucoup de ses collègues avec plus de 40 de fièvre… Mais la reconnaissance a fait long feu…

Avec la puissance des réseaux, ses ravages potentiels comme ses opportunités incroyables, il faut garder l’esprit fort et limpide pour ne pas se laisser aspirer, rester maître en sa demeure comme on dit, ne pas remettre les clefs à quelqu’un d’autre… Cela me fait penser à Dracula tout d’un coup… Sans doute parce que nous sommes dans le pays de l’inspiration !

Bricolage

Après avoir déjeuné et découvert la saveur des confitures et de la zakusca que Mihai nous a données, nous partons pour notre étape du jour. Ususau. Ce rythme hivernal nous convient bien. Nous nous arrêtons dans un café pour demander où nous pourrions dormir ce soir puis en sortant, je vois un magasin de bricolage sur l’autre côté de la route.

Marc et les enfants veulent faire une pause au parc mais quelque chose me pousse à leur demander encore 5 minutes pour entrer dans ce magasin. Nous y rencontrons Anton qui nous propose carrément de nous héberger chez lui. Il ne parle pas anglais. Nous le suivons à vélo. Nous ouvrant le garage pour que nous déposions nos vélos et bagages, il nous dit de prendre ce dont nous avons besoin… Nous comprenons vite que ce sont les portes de sa maison qu’il nous ouvre.

Anton et Ana

Sa femme Ana nous accueille et nous montre nos chambres. Nous rencontrons aussi Andrea, une de leur filles et quelques-uns de leurs petits enfants. C’est qu’Anton et Ana ont une grande famille de 8 enfants et 23 petits-enfants. Leur accueil est incroyable. Ana s’active en tous sens pour nous préparer à manger et je peine à l’aider… Elle veut que nous nous reposions ! Nous nous installons donc et passons avec eux une excellente soirée. Nous évoquons comme nous le pouvons avec l’aide magique des traducteurs parfois, le travail, la vie, la foi.

Le lendemain Ana nous propose de rester jusqu’au déjeuner. Elle s’inquiète de savoir si les enfants n’ont pas eu froid cette nuit car elle n’a pas pensé a augmenter les radiateurs ! Je rigole en lui expliquant que les radiateurs, nous les avions éteints dans les 2 chambres et ouvert les fenêtres un très long moment car nous avions beaucoup trop chaud. Habitués à dormir sous la tente, l’air nous manque parfois et la chaleur nous étouffe vite.

Cela me rappelle qu’avant de partir, mi-mars, les enfants avaient choisi de dormir dans la même chambre et ont passé leur hiver, radiateur éteint et fenêtres ouvertes. Une préparation ?

Nous devons vraiment reprendre la route maintenant pour ne pas arriver à la nuit et trouver où poser notre tente. Anton ne pouvant rentrer pour midi, Ana nous accompagne, à vélo, jusqu’au chantier où il travaille pour que nous puissions le saluer !

C’est vraiment très très chouette de rouler ensemble…