Partis tard, l’étape du jour est courte. Nous avons prévu de dormir dans les bois mais pour y arriver, il faut monter. Léon ne veut pas. Nous nous arrêtons donc dans le village visé et observons. Pas de café, si pratique pour demander où nous pourrions dormir. Pas de bois non plus avant la montée.
Je roule un peu et m’arrête devant une maison. Au même moment un homme en sort. Marius. Il ne parle pas anglais mais va chercher sa fille à qui j’explique que nous cherchons un lieu où poser notre tente, elle me montre la maison à vendre juste derrière moi. Devant, un petit terre-plein d’herbe accueillera donc notre tente pour la nuit. C’est en bord de route et ne m’emballe pas mais nous aurons ainsi le plaisir et l’immense joie de voir toute une partie du village venir nous saluer, nous rencontrer, et nous apporter à manger. Beaucoup de cochon car en ce début du mois de décembre c’est une tradition en Roumanie de tuer le cochon et de faire plein de préparations diverses avec. C’est un régal ! La générosité des gens nous touche en plein cœur…
Marius invite Marc à boire un café alors que je suis avec les enfants au parc. Il lui fera visiter sa maison avec fierté.
Démarrage raide
Au matin nous entamons la montée. 10%. Je dois poser pieds à terre. A deux reprises, je pousse mon vélo pour réussir à monter. Cela faisait longtemps !
La descente se présente peu de temps après et nous nous arrêtons au village suivant pour manger. Nous interrogeons devant l’épicerie pour savoir si on peut trouver un endroit abrité pour être coupés de l’humidité pour préparer le repas. Un homme vient de sortir de sa voiture, nous regarde souriant et nous dit Yes you can cook in my home! Come with me.
. Nous le suivons avec nos vélos.
Aby et sa femme ont tué le cochon hier dans une cuisine annexe et nous invitent à y entrer pour cuisiner et manger. Ils nous font découvrir ce qu’ils ont cuisiné, nous apportent d’autres spécialités, des poires au sirop, des gâteaux, du café… Quel accueil… Ce pays est incroyable.
Beau comme un camion
Plus tard, nous nous arrêtons devant une maison dont les portes sont en train de s’ouvrir. Geanina nous invite tout de suite et nous montre le jardin où nous pourrons nous mettre. Nous nous sentons tellement privilégiés par toutes ces personnes que nous rencontrons… Nous discutons avec les enfants plus ou moins grands jusqu’à l’arrivée de Claudiu qui est ravi et parle un peu français. Chauffeur de camion dans le coin, il nous a vus hier sur nos vélos et semble content que nous soyons ici et que nous puissions discuter un peu. Il a beaucoup voyagé en tant que chauffeur de poids lourd un peu partout d’ici à l’Espagne.
Claudiu et Geanina nous ouvrent les portes de leur cuisine et nous passons un long moment a discuter. Nous aimerions tant offrir en échange quelque chose… Mais parfois nous n’avons rien d’autre que notre joie de partager, de rencontrer…
De fil en aiguille, Claudiu nous conseille de descendre dans les Alpes Transylvaniennes (carpates du sud) qui sont plus proches et plus accessibles que l’endroit où nous pensons passer l’hiver. Il nous invite a aller jusqu’à Săvârșin et y dormir dans une pension à proximité du château. De là nous pourrons prendre le train pour aller vers Petroşani.
Nous nous couchons en nous disant que la solution, la voilà ! Marc a plus de facilité que moi a abandonner ce que nous avions prévu pour se diriger vers ce qui nous est indiqué. Mais nous faisons tous confiance à ce qui est mis sur notre chemin plus qu’à ce que nous décidons avec notre tête.
Alors c’est parti ! Demain, direction Săvârșin.