Varna

Le pope en fanfare

Écrit par Marc pour le .

Nous sommes en avance sur notre programme. Nous sommes attendus le 7 à la ferme où nous allons passer notre pause hivernale. Nous pouvons donc profiter de Varna pendant deux nuits. L’appartement que nous louons est juste à côté de la mer et le quartier est très agréable. Le temps est magnifique.

Hier dans le train, nous avons rencontré un vieil homme parlant anglais, allemand et un peu italien en plus du bulgare, il vient à Varna chaque année pour l’épiphanie car un événement particulier s’y déroule. Partant de la cathédrale orthodoxe, une longue procession composée du pope et des prélats, du maire et des huiles locales, mais également des militaires dont la fanfare et des badauds se dirige vers la mer, sur la jetée. Le pope lance alors au loin à l’eau une croix en bois et une trentaine de jeunes hommes la rejoignent en maillot de bain à qui l’attrapera en premier. C’est le bouillon mais l’eau est à 8°. Les participants, sans doute bien heureux de la météo du jour, sont applaudis lorsqu’ils rebroussent le chemin à pieds, la serviette sur les épaules.

Nous sommes assurément au bord de la Mer Noire.

Après le repas, nous imiterons les valeureux plongeurs et iront brièvement goûter cette eau fraîche !

Il règne ici une ambiance paisible de vacances tranquilles… La station balnéaire est charmante et dépeuplée, nous sommes bien.

Encore quelques kilomètres

La ferme est à une quinzaine de kilomètres. Ça devrait aller. Nous enfourchons nos vélos. Estelle ce matin me dit à plusieurs reprises qu’elle en a ras-le-bol de son vélo, du poids, elle est dégoûtée. Inattendu, elle est plutôt la première à vouloir pédaler habituellement.

Nous prenons la route, celle-ci nous dirige vers l’immense pont qui traverse le bras de mer qui s’engouffre dans les terres. C’est l’enfer. Pas de piste cyclable, bien sûr, pas de trottoir, des voitures qui nous frôlent malgré nos cannes dressées en écarteurs. Ce pont est interminable et extrêmement dangereux, impossible de faire demi-tour, nous sommes pris au piège et obligés d’aller au bout.

Nous y arrivons, une pause pour respirer avant de continuer, mais tout le monde est à cran. Nous avançons, Estelle me dit que son guidon n’est pas droit, elle le resserre. Nous repartons et d’un coup je l’entends pester, me retourne, la vois au sol. Elle a brutalement perdu la direction, son guidon s’est desserré d’un coup. Pas de mal, je gare au plus vite mon énorme vélo, le temps paraît une éternité pour aller l’aider, elle est au milieu de la chaussée, une voiture pourrait arriver à toute allure, nous sommes à la sortie d’un virage, c’est le stress, Lucie est en larmes.

Tout le monde est sain et sauf, quelle chance que ce soit arrivé à cet endroit et non sur le pont ou sur une partie plus exposée. Nous comprenons mieux le sentiment d’Estelle ce matin vis-à-vis de sons vélo, comme un avertissement à suivre…

Nous poursuivons, beaucoup à pieds. La route est très dangereuse et impensable de reprendre le vélo sur les endroits potentiellement si exposés pour Estelle. Alors nous poussons nos vélos. Et puis ça monte ! Alors nous poussons nos vélos…

Nous montons, le paysage est magnifique, il fait si chaud et beau, Léon s’émerveille et nous redonne de la joie au cœur.

Arrive le moment où nous pouvons couper à travers champs par des chemins boueux, nous les choisissons sans hésiter. Nous poussons nos vélos.

Et puis nous y voilà, nous arrivons à la Green Bird Farm. Accueillis par les acclamations de Gail et les aboiements d’Indie, le chien, nous sommes épuisés mais ravis d’arriver ici.