L’allemand va encore me servir ici… bien plus que les rares souvenirs de mes deux années de Grec antique au collège. J’ai beaucoup aimé faire du Grec au collège. Ça m’a donné goût à l’étymologie et m’a permis de faire un voyage scolaire en Grèce ! Cela me permet également de déchiffrer les panneaux sans problème.
Mais voilà, Georgios me parle en allemand. Il travaillait avec ses parents en Allemagne. Il parle vite, je ne comprends pas tout. Mais j’ai bien compris que Dimitrios et lui nous attendent dans la petite maison en bord de rivière à quelques centaines de mètres de notre tente.
Nous finissons par nous y rendre après avoir soldé nos occupations potamiques et nous sommes accueillis par Kostas et Dimitrios qui parlent Grec et c’est tout. Ça ne les empêche pas de nous offrir à manger et à boire : “υγειά μας” (prononcer iamasse). À notre santé. Mais oui, υγειά a donné hygiène, entre autres, il y avait un esprit rude sur le upsilon si je me rappelle bien mes cours d’il y a 30 ans…
Le ballet des voitures, dont les conducteurs souriants nous saluaient, que nous observions depuis notre tente, c’est ici qu’il se termine. Les copains défilent, Georgios revient pour parler allemand, puis son beau-père qui parle anglais car il a travaillé en Afrique anglophone, il viennent là passer du bon temps, boire, manger et jardiner.
La pluie s’en va
De retour à la tente, nous vaquons à nos occupations. Lucie nous lit ses histoires et nous nous régalons !
Dimitrios passe me prendre, il va m’emmener boire un café au café de Georgios. Je monte dans sa voiture, il m’emmène faire le tour du village, un village qui se vide petit à petit de ses habitants mais encore bien vivant. Il me montre sa maison. Une belle et grande maison pour lui qui a passé sa vie professionnelle un peu partout en Europe et qui vit seul ici. Il est très touchant cet homme et la barrière de la langue est bien peu de chose face au langage des émotions. Il chouchoute nos enfants et quand Lucie se mariera, dans longtemps, il veut être là. Dans un mariage orthodoxe, un cortège suit les mariés et les “témoins” ou “parrains” se relaient pour porter une couronne au-dessus de leur tête, il veut en être !
Le café bu, il me ramène à la tente. Il nous attend demain matin pour le café dans leur cahute avant notre départ. Sans faute.