Victoire !

Gros bateau

Écrit par Marc pour le .

Nous retournons à la taverne d’hier soir pour un petit café avant de partir. Au moment de régler, c’est cadeau. Une fois encore, nous sommes sidérés et touchés par toutes ces attentions qui nous sont portées, ces gestes de gentillesse.

Ce matin, objectif Αλεξανδρούπολη (Alexandroupoli) pour y prendre le ferry. La route qui y mène nous fait découvrir, majestueuse, l’île de Samothrace. Elle est impressionnante. Elle paraît si proche. Ses cimes enneigées sont magnétiques et j’ai du mal à la quitter des yeux.

Le vent est bien froid, mais nous voyons la mer. Quelle récompense. C’est la mer de Thrace que nous découvrons. Avec elle, nous inaugurons également les ferrys…

Les vélos, il faut payer en plus, au bureau là-bas. Au bureau : mais non, les vélos c’est gratuit. Nous finissons par embarquer dans le ventre de ce monstre marin aux côtés des camions énormes et des voitures endormies le temps de la traversée.

Les enfants sont surexcités. Moi aussi. Nous sommes sur le pont à défier les goélands et nos yeux ne savent où donner entre la côte et l’île prometteuse.

Samothrace. Ce nom est évocateur et mystérieux pour les amateurs d’antiquités grecques étrusques et romaines que nous sommes.

L’île arrive. Nous débarquons. Nous savons où nous dormons. Nous avons réservé une chambre dans un gîte à une petite dizaine de kilomètres. La route est belle, le soleil nous régale, la végétation nous enchante. Arrivés sur place, personne. La réservation a été annulée sans que nous le voyions. Quelques recherches infructueuses nous font retourner au port où nous trouverons un logement très agréable.

Mystères

Cet aller-retour nous a permis de voir que la route était facile et magnifique. C’est en effet celle que nous reprenons le lendemain matin pour aller visiter le site archéologique de Παλαιόπολη (Palaiopoli).

Merveille. Après la visite d’un beau petit musée devant lequel se dresse une réplique de la fameuse statue trouvée ici, nous arpentons le site archéologique en plein air. L’ombre des oliviers, la fraîcheur de la rivière, les chèvres se promenant au milieu des ruines, la vue sur la mer, et nous seuls dans ce somptueux site. Nous déambulons entre les vieux cailloux porteurs de sens et d’histoire. Le lieux était destiné à un culte à mystères. C’est bien mystérieux tout ça, mais les vestiges sont magnifiques.

Je me pose encore la question. Pourquoi la vraie statue est-elle au Louvre et la copie ici ? Les gardiens du musée se posent la même. Léon veut absolument creuser partout pour trouver la tête de la fameuse Victoire. Et lorsque je demande au gardien où ils l’ont cachée, il me répond pince-sans-rire : “Je ne peux pas vous le dire, vous êtes français, c’est trop dangereux”.

Bain d’eau tiède

Nous prenons un autre ferry ce soir. Mais il nous reste du temps pour tenter de se baigner dans les thermes gratuits ! Nous reprenons nos vélos et poursuivons cette route qui nous plait tant. La suite ne fait pas mentir notre première impression. La vue sur l’impressionnante montagne et sa végétation colorée, les chèvres en vadrouille entre rochers et pâtures, le soleil délicieux…

Nous trouvons le bain d’eau thermale public où nous pouvons nous baigner avec une vue imprenable sur la mer. Un régal.

Puis il nous faut repartir vers le port. Mais quelle idée de ne rester qu’une nuit ici, pourquoi ne sommes-nous pas restés 3, 4 ou 5 nuits ? Une semaine ?

Nous nous pointons sur le port désert. Le bateau va arriver prochainement. Il nous emmène vers l’île de Λήμνος (Limnos).

La traversée est plus longue et le soleil est couché. Je prends une photo et me dis : “Pleine lune sur Samothrace. C’est le titre d’un mauvais roman d’espionage ça.”

Arrivés sur Λήμνος bien trop tard. Cette fois nous savons vraiment où nous dormons et notre hôte nous attend malgré l’heure plus que tardive.