La matin nous emmène à Aliağa. Il y a deux jours nous avons rencontré et bu un thé avec Jude et John, un couple néozélandais qui voyage à vélo en Europe. Ils venaient de visiter Efes et nous ont conseillé d’y aller. Nous n’avions pas prévu de passer par là, mais pourquoi pas ? Lorsque nous en avons parlé à nos amis de TurkodiRoma, ils nous ont conseillé de prendre le train ici pour traverser Izmir.
Si nous avions roulé plus vite, nous aurions pu dormir chez Hasan que j’avais contacté via warmshowers. Mais ça n’a pas été possible. Je lui envoie un message pour qu’il nous rejoigne dans le restaurant où nous mangeons d’excellentes pides, les fameuses pizza turques en forme de navette de métier à tisser.
Il nous y rejoint, bois un thé avec nous. Il nous conseille également de prendre le train et nous explique l’itinéraire à suivre et les changements à effectuer, où dormir près d’Efes. Puis il doit partir, il se lève et paye notre repas alors qu’il ne l’a pas mangé avec nous. Et moi qui voulait l’inviter pour un thé.
Train de vendredi
Nous nous rendons à la gare toute proche. Je vais au guichet. La préposée traduit ce qu’elle a à dire en anglais. Nous devons manifestement prendre le train de vendredi. Mais nous ne sommes pas vendredi et voulons partir aujourd’hui. Je lui demande s’il faut attendre vendredi. Ah, si nous voulons partir vendredi, il faudra revenir vendredi pour acheter les billets. Mais non, je veux partir aujourd’hui. Alors il faut prendre les billets aujourd’hui pour vendredi.
Je finis par considérer que nous avons affaire à un soucis de traduction et prend les tickets pour vendredi pour lundi, enfin, je me comprends.
Et nous allons sur le quai. Il faut bien sûr détacher toutes les sacoches, descendre les escaliers, remonter les escaliers, remettre les sacoches, se répartir dans plusieurs wagons lorsque le train arrive, mais nous voilà dans le train. Il s’agit d’un train de banlieue. Nous sommes à un bout de la ligne et allons à un autre bout de la ligne. Il y a deux changements. Ça promet.
Quais pis
Lucie et moi dans un wagon, Estelle et Léon dans un autre. Quelques stations seulement et nous devons changer. Mais le changement se fait sur le même quai. Un agent me dit que nous devons faire deux groupes, l’un en queue, l’autre en tête du train qui compte neuf voitures. Il parait qu’il y a des emplacements spéciaux pour vélo.
Nous rentrons dans le train. D’emplacement spécial vélo point. Mais je rentre le vélo et la remorque d’Estelle en espérant pouvoir le caser facilement. C’est sans compter les usagers qui se précipitent dans l’espace où je voulais mettre le matériel pour éviter de gêner. Dommage, nos vélos vont enquiquiner tout le monde pendant la traversée d’Izmir. Et du monde il y en a.
Deuxième changement, nous avons plus de temps que pour le précédent. Il reste peu de temps de trajet, mais Léon a la nausée avec ce train qui bouge. Il est plus qu’impatient d’en finir avec ce très long trajet.
Selçuk
Le train finit par arriver. Terminus. J’explique à Lucie comment sortir. Lorsque les portes s’ouvriront, tu pourras sortir avec ton vélo, puis je sors le vélo de maman, puis je reviens pour prendre la remorque, toi tu m’attends sur le quai.
Les portes s’ouvrent. Les voyageurs qui attendent sur le quai se précipitent dans le train qui ne partira que dans 25 minutes. Lucie me regarde paniquée, elle est bousculée et ne peut avancer. Je repose le vélo d’Estelle, vais aider Lucie à sortir “PARDON”, reviens dans le train “PARDON”, sors le vélo d’Estelle “PARDON”, retourne dans le train “PARDON”, ressors avec la remorque “PARDON”.
Non mais sérieusement.
Reste à décrocher toutes les sacoches, passer tout le matériel par les escaliers pour les remonter de l’autre côté, remettre toutes les sacoches.
Prendre le train, toujours un poème.
Pamucak
Le soleil se couche. Il nous reste à rejoindre la plage de Pamucak où Hasan m’a conseillé de planter la tente. Dans l’antiquité, la mer arrivait jusqu’ici. Efes était un port. Maintenant, avec l’érosion des terres, la mer a reculé de 10km. Entre la ville et la mer, une plaine qui accueille un aéroport et des marais que fréquentent flamands roses et moustiques.
Aussi, il fait nuit lorsque nous arrivons sur l’immense plage où se garent les voitures et s’installent les camping-cars. Nous trouvons un petit coin, montons très vite la tente car les moustiques attaquent très sérieusement et très nombreux et au lit. Nous sommes épuisés par cette traversée en train, mais demain, nous pourrons visiter l’immense site d’Efes
