Bayram

La fête aux moutons

Écrit par Marc pour le .

Bayram. Voilà quelques jours que nous en entendons parler. Rifat m’avait fait faire le tour de sa ferme en me montrant les buffles qui allaient y passer. C’est la fête du sacrifice. Chaque famille, selon ses moyens, va tuer une ou des bêtes et faire preuve de charité en offrant une part.

C’est une fête familiale très importante ici, elle dure quatre jours et ce sont les vacances.

Nous n’assistons pas au sacrifice, mais nous voyons, dans les cours des maisons devant lesquelles nous passons, des bêtes qui vont y passer, et d’autres pour qui le sacrifice est consommé.

Depuis hier, dans la rue, des gens donnent des friandises ou des sous aux enfants qui sont ravis. De grandes pancartes indiquent le tarif pour offrir et faire parvenir une part d’un animal sacrifié dans tel ou tel coin du monde. C’est également une tradition très respectée d’offrir pour une autre partie du monde. Les jeunes commencent à changer un peu et préfèrent faire un don à une organisation humanitaire, par exemple, que payer pour une part d’animal.

Les enfants ne manquent pas de s’interroger une fois de plus sur le rapport que les hommes entretiennent avec les animaux d’élevage.

Visite pirate

Nous quittons Güzelyurt et suivons une piste dans une vallée où nous voyons cheminées de fées et tortues.

Lorsque nous arrivons au pied du village de Gaziemir, nous mangeons un morceau avant de monter dans le village. Il paraît que s’y trouve une cité souterraine particulière. Il fait très chaud, la pente est raide, nous laissons les vélos en bas et montons à pieds.

Accueillis pas de jeunes hommes portant des plateaux recouverts de friandises et biscuits, nous constatons que la visite ne sera pas possible aujourd’hui. La porte de la cité est close.

Un enfant grimpe par dessus le muret et descend dans le site en nous incitant à le suivre. Nos enfants sont déjà en bas quand je me décide à passer le pas. Estelle reste sagement en haut. Le jeune garçon connaît très bien les lieux et me fait une visite express en Turc de la seule citée souterraine qui servait de caravansérail. Nous ne nous attardons pas et retrouvons la rue et le salon de thé qui accueille les habitants du village en ce jour de fête.

De l’or sous nos pieds

Nous avançons encore un peu. Il fait chaud. Nous trouvons à poser la tente auprès d’un magnifique tombeau datant de l’époque Seldjoukide. L’endroit est très paisible et nous avons besoin de calme et de repos. Le tombeau est entouré de deux tumulus. Manifestement, sur ce lieu et ses alentours, se trouvaient des vestiges archéologiques qui ont peu pesé face à l’intérêt des prospecteurs d’or qui se trouvait dans le sol ici. Nous n’aurons donc pas vraiment compris l’histoire de ce tombeau.

Douze ans

Aujourd’hui, Léon a 12 ans. Nous allons jusqu’au village tout proche pour faire la provision d’eau et voilà que s’affiche 7000km pile à mon compteur kilométrique. Ergün nous offre le thé. Il parle très bien français, ayant grandi en France.

Nous devons prendre la route nationale sur une dizaine de kilomètres. Cela ne nous ravit pas du tout. Toujours aussi pénible et dangereux, mais nous avançons sur le bas-côté alors que les voitures filent et nous salue par un coup de klaxon.

Il fait très chaud et nous atteignons Acigöl pour le repas de midi. Une grosse pause s’impose.

Nous nous installons à la grande terrasse ombragée d’un salon de thé. De nombreuses personnes sont là et nous discutons avec plusieurs clients dont certains sont francophones.

Quel bon temps échangé. Je me fais inviter à partager le repas d’un des propriétaires du lieu. Nous rencontrons également Mehmet. Il parle quelques mots de français. Il a l’œil pétillant et un air malicieux. Nous discutons un peu, puis il doit partir. Il revient plus tard et nous fait faire un détour par chez lui au moment où nous voulions partir. Il nous emmène dans sa belle voiture neuve dont il est très fier et nous accueille chez lui. Nous passons un très bon moment autour d’un thé et de quelques victuailles.

Nomades

Puis vient l’heure du départ. Mehmet nous accompagne avec sa voiture et ses deux petits-enfants jusqu’au village suivant. Nous continuons notre route, nourris de toutes ces rencontres du jour.

Arrivés à un endroit repéré sur la carte comme susceptible d’accueillir notre tente, nous sommes accueillis par une bande d’enfants ravis de nous voir. Nous serons les voisins éphémères de quelques famille nomades qui viennent travailler pour la saison.

Une fois la tente plantée, nous allons faire leur connaissance et leur apportons un peu de nourriture. La bande d’enfants sert de guide dans le village de tentes où les femmes préparent le repas du soir. Ils viennent du sud-est de la Turquie et passent 6 mois ici, juste à côté de la source que nous avions repérée.

De retour à notre tente, nous préparons le repas et mangeons. Quelques temps plus tard, des jeunes arrivent avec un plateau, ils nous apportent le thé. Ils s’inquiètent également de nos conditions de couchages, voulons-nous dormir dans leur voiture ? Ils peuvent la faire venir ici. Nous les rassurons, amusés, et leur montrons notre tente super confort avec nos matelas gonflables.

Estelle et les enfants rapportent le plateau du thé et reviennent les bras chargés de mets. Bien qu’ayant déjà mangé, nous succombons au plaisir de goûter un peu toutes ces merveilles ; un délice.


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