Çat

Autour de Göreme

Écrit par Estelle, Marc pour le .

Nous nous dirigeons vers Çat. Il fait très chaud. Il n’est plus envisageable de rouler l’après-midi désormais. Nous organisons nos journées différemment, profitant de la longue pause méridienne pour se reposer un peu et travailler les apprentissages des enfants tout en sirotant du thé.

Tout à coup Léon me rejoint maman stop ! papa a cassé sa chaîne. Une première après 15 mois de route. La chaîne n’est pas vraiment cassée, mais elle avait besoin d’un petit serrage, suite à l’entretien.

Les vallons s’enchainent et n’en finissent pas. Marc est fatigué et demande à Lucie de rouler seule car les grosses côtes sont maintenant derrière nous… mais point du tout ! Le profil altimétrique de l’application GPS est erroné et les dernières côtes que nous grimpons sont les pires. Lucie réussit à aller au bout vaillamment.

Côtoyer les cheminées

Nous attendons que le soleil se calme et allons poser notre tente juste à l’entrée du canyon de Çat. Émerveillés par la vision qu’il nous offre au soleil couchant. Encore un bon plan de Jen…

Nous en parcourons une petite portion le lendemain et sommes une fois de plus subjugués par les phénomènes géologiques et par le travail des humains y creusant des habitations étagées. Nous ne partageons la vallée qu’avec les nombreuses tortues, les oiseaux et quelques reptiles.

Une deuxième nuit à Çat avec un coucher de soleil remarquable…

Nous quittons de bonne heure notre camp pour nous diriger vers la très touristique Gorëme. De bonne heure car il fait chaud et les dénivelés sont importants.

La fatigue est là mais nous avançons.

Passer du calme de Çat à l’agitation touristique grandissante n’est pas de notre goût mais nous voudrions randonner dans certaines vallées avant de poursuivre la route. Nous trouvons un camping avec piscine pour l’anniversaire de Léon et la pause touristique.

Pigeons

La Pigeon Valley est magnifique, nous y observons les pigeonniers où l’on peut encore voir les cavités creusées dans ce tuf volcanique mou si caractéristique de la Cappadoce. Des pigeonniers nous en avons vu ailleurs mais la concentration est impressionnante ici. A l’époque tout était utilisé du pigeon : source de nourriture et d’engrais, les pigeons étaient aussi utilisés comme messagers et leurs œufs comme charge pour les fresques au IXe siècle.

La Love Valley nous permet de remonter là où nous dormons en nous offrant un autre type de randonnée.

Nous sommes également à un endroit parfait pour voir le départ des montgolfières dès 4h30 du matin. C’est le ballet des ballons : voitures, pilotes, cars de touristes et particuliers arrivent de partout pour préparer, participer ou simplement regarder ces boules de feu, comme de grosses ampoules électriques, décoller dans la nuit.

Et ensuite ?

La situation internationale interroge la suite de notre périple. Nous commencions a envisager de traverser vers la Mongolie, les enfants étant toujours motivés pour aller jusqu’au Japon. Et les solutions sont soit un visa de transit par la Russie, soit un bateau depuis l’Azerbaïdjan, soit passer par l’Iran.

Alors pris dans des interrogations qui demeurent stériles nous choisissons de veiller à revenir au centre de nous-mêmes, dans le calme et la paix, pour se laisser sentir ce qui est juste. Laisser, avec confiance, le cœur prendre le relais.

Pour une fois, rien n’est clair, rien ne se dessine comme une évidence. Un peu comme un écran de télé qui ne capte plus rien. Il va falloir être patient, rester à l’écoute, ne pas laisser le mental prendre le contrôle mais mettre en place le nécessaire lorsque l’évidence sera là.

Avancer

En attendant nous avançons tranquillement. Toujours émerveillés que nous sommes par la beauté et générosité des gens. Dans un monde qui marche à l’envers depuis longtemps, il est bon de se concentrer sur l’essence des choses, revenir au présent et aux bienfaits des rencontres, de la joie de découvrir, de rencontrer, d’offrir à nos enfants un regard large sur le monde, une compréhension au-delà de ce qui est dit, un apprentissage vivant du ressenti…

Cela fait en effet partie des enseignements de la route et des remises à jour toujours utiles pour nous, adultes : dans la tempête, quand la peur se lève, par exemple lorsque l’orage est fort et que la tente semble ballotée par les vents, je rappelle aux enfants que 2 choses importantes cohabitent toujours : le mental et le cœur.

Dans pareil moment le mental à tendance à prendre le dessus. Il pèse, mesure le pour et le contre, échafaude des scénarios en tout sens, il s’emballe… Mais en faisant le silence en soi, en revenant dans le centre, comme dans un sanctuaire sacré, alors nous pouvons nous remettre à l’écoute de ce que le cœur sait, sent et nous partage.

Ainsi on peut distinguer ce qui est de l’ordre de la peur mentale ou de l’ordre de l’intuition qui t’invite à agir. Étonnamment le cœur sait dans l’instant, sans émotions, ce qui est. Il est composé de très nombreux neurones et il a été mis en avant par la (HeartMath Institut)[https://www.heartmath.org/] que l’information circule bien plus souvent du cœur vers le cerveau que l’inverse.

Car notre mental est là pour échafauder, mettre en mouvement mais pas pour sentir dans l’instant. Quelque soit le chemin qui sera donc emprunté, ce sera le bon, s’il l’est en suivant cette écoute. Alors nous verrons pour la suite !

Lire l'article suivant : Kayseri
Lire l'article précédent : Bayram

Pour être informés par mail de la parution des articles, vous pouvez vous inscrire à notre newsletter