Après un départ tardif, nous voilà sur la route nationale qui a comme mérite d’avoir un bon bas côté qui nous maintient en sécurité. Aujourd’hui c’est le jour des tunnels qui se succèdent pour aller vers la Géorgie. Plus que jamais nous enfilons nos gilets jaunes.
Avant chaque entrée nous nous stoppons pour allumer nos lampes frontales sur nos casques, à l’arrière, et installer en travers du vélo de Marc un écarteur à l’aide des batons de marche, nous servant habituellement de béquille à l’arrêt, et d’un drapeau que nous fixons à son extrémité. Et Marc a l’idée ingénieuse pour le bruit et surtout le stress qu’il suscite, d’insérer des bouchons d’oreilles en papier toilette dans nos petites oreilles ! Et c’est parti…
“ça va les enfants ? Vous êtes prêts ?”
“combien de km cette fois ci ?”
“1,3 km”
On s’élance ! Dans les tunnels, aucune voies de secours ni de bas côté. Les camions, les bus, les mini bus et les voitures roulent vite mais l’espace tampon créé dans nos oreilles me permet de traverser aujourd’hui plus facilement que la dernière fois.
Effectivement le bruit est toujours générateur d’un stress supplémentaire. A l’intérieur comme à l’extérieur, les conducteurs aiment toujours autant saluer en klaxonnant, nous voyons donc les voitures comme les poids lourds passer à côté de nous, parfois avec de grands saluts, à 90, en klaxonnant !
Arrêt au port
Nous nous arrêtons en bord de mer à côté d’un petit port de pêche et trouvons une petite esplanade où poser la tente avant d’aller nager un peu.
Le lendemain c’est reparti mais nous choisissons de nous arrêter à 10 km de la frontière dans un camping en bord de plage plutôt que de passer directement en Géorgie. Nous passons une soirée très sympathique, Léon décide de tenter un caramel pour l’occasion et nous ressortons enfin le yukulélé avec Marc et prenons plaisir à chanter une bonne partie de la soirée.
Nous rencontrons également des voisins charmants avec qui nous ne discuterons pas vraiment mais qui partagent le plaisir de la musique avec nous.
Géorgie nous voilà
Au réveil c’est parti pour la frontière ! Tout se déroule plus vite que prévu et on nous fait la grâce de ne pas nous demander de tout démonter pour passer au rayon X notre chargement. Nous gagnons donc un temps fou !
Nous allons retrouver Frank, Anke et Nele, la famille allemande que nous avions croisée à Selime. Mais avant cela, nous découvrons quelques spécialités culinaires Géorgienne, notament les aubergines farcies à la noix, les ხინკალი (khinkali), sortes d’énormes raviolis de la taille d’une main qui se mangent directement avec les doigts, m’avertit la serveuse me voyant prendre fourchette et couteau et un plat typique fait de pomme de terre rissolées et de légumes les ოჯახური (odjakhouri).

Batoumi
Nous nous installons au bord de l’eau sur une verte esplanade pour la nuit. A sa tombée, d’énormes coléoptères volent autour de nous par dizaine, ce qui finit par mettre Lucie en stress car ils s’accrochent à nous, sur nos vêtements ou nos cheveux ! Cela change des ballets volants silencieux de lucioles observés quelques jours plus tôt.
La traversée de ბათუმი (Batoumi) est infernale. La conduite Géorgienne n’a rien a envier à la conduite turque et nous sommes vigilants à chaque instant. Nous allons nous poster en bord de mer de nouveau pour nous baigner et retrouvons Frank et sa famille en fin d’après midi. Ils nous emmènent là où ils logent espérant nous trouver une chambre car les prix sont de toute concurrence.
Cela nous serait utile car nous sommes dans une région où il pleut souvent et notre légendaire organisation fait qu’il nous reste un entretien à faire sur la tente. Rien chez eux, mais tant pis, nous nous installerons en face et pourrons effectuer ce qu’il nous reste à faire.

A la tombée de la nuit Léon, Marc, Frank, Anke et Nele partent au sommet de la colline toute proche à vélo pour observer le coucher de soleil tandis que je travaille et que Lucie dessine. Arrivés là-haut, facilement car sans charge, Marc et Léon rient car les haut-parleurs diffusent un tube français : La danse des canards ! Quel final !
Le lendemain un pont fait le bonheur de Léon qui peut sauter depuis dans la mer. Nous en profitons pour faire de la cuisine mathématique en élaborant des caramels mous, à revoir pour le résultat gustatif plus que pour la réussite de conversion et réflexion matheuse, et un riz au lait. Lucie quant à elle profite d’avoir une table pour faire un peu de géométrie.
Nous irons découvrir une autre spécialité le ხაჭაპური (Khatchapuri) qui se déguste de plusieurs façons. Puis c’est reparti, sous la pluie, pour d’autres aventures !
