Camping aux pins joyeux

Porte bagage en peine

Écrit par Estelle pour le .

Avant de partir nous tenons à passer au café. Lucie a décoré de nouveaux galets que nous souhaitons leur laisser en plus de ceux déjà déposés et nous avons un costume d’indienne qu’elle n’utilise plus à laisser pour la boutique de seconde main dont ils s’occupent également.

Le premier jour, en plus de chouchouter nos estomacs, une des cuisinière nous avait offert de quoi chouchouter nos corps dont une paire de chaussures pour Lucie qui tombait à pic car nous cherchions à remplacer la sienne, des imperméables, gilets et autres. Sur le moment, les enfants étant seuls, ils avaient eu du mal à expliquer que nous ne pourrions prendre tout cela sur nos vélos alors nous revenons avec les affaires dont nous n’avons pas besoin. On prend un dernier café ensemble et partons vers le parc un peu plus loin où Zviade et sa famille nous rejoignent un court instant.

Les filles nous offrent un bracelet et un collier pour Lucie et moi ! Merci beaucoup ! Et ils nous laissent un cake fait maison qui fait notre bonheur… Ces derniers jours n’auraient pas été les mêmes sans cette rencontre. C’est donc dans cet état de gratitude que nous démarrons notre pique nique avant de reprendre la route. Les enfants observent rapidement de loin une jeune fille qui est en train de peindre sur un banc. Ils jouent, font des allers retours, se chamaillent un peu… Alors que Marc se repose sur un banc et que les enfants sont loin dans le parc, la jeune fille avance d’un pas décidé vers moi, 2 sacs à la main qu’elle me tend. Un moment d’incompréhension s’en suit… pour moi , pourquoi ?, Merci. Juste merci. Cette jeune fille est allée nous acheter des boissons, des gâteaux et des glaces puis elle est partie s’assurant, de loin me semble t’il, que les enfants arrivent et que l’on comprenne qu’il y avait des glaces dedans avant qu’elles ne fondent.

Poursuivre

Aujourd’hui nous n’avons pas une étape trop longue ni trop difficile mais nous avons néanmoins une belle côte a passer. Nous sommes devant avec Léon tandis que Marc pousse à pied avec Lucie à côté. Nous avançons bien mais c’est rude et le pourcentage s’accroît de plus en plus. Avec la chaleur, c’est difficile. Sur la route des marchands de fleurs, d’objets en bambou et autres nous regardent interloqués.

J’aimerais poursuivre en pédalant mais pose pieds à terre. Un client arrive et nous rassure en nous disant que la côte est bientôt finie. Ok, on pousse jusqu’au bout alors. Tout à coup une voiture s’arrête derrière nous « Estelle ! ». C’est Marc et Lucie. Le porte bagage de Marc s’est rompu juste avant la montée et un chauffeur les a pris en stop avec quelques bagages. On convient de se retrouver plus bas. Une fois réunis il faut encore trouver le lieu où se poser en attendant que Marc retourne chercher le vélo. Ce n’est pas si simple. On finit sur une plage qui ne nous emballe guère pour y poser la tente. Marc va en explorateur voir s’il ne trouve pas mieux et bingo ! Il découvre l’endroit parfait. Tant mieux car nous allons y rester le temps de la réparation si on trouve quelqu’un en mesure de nous souder de l’aluminium…

Comme au camping

Nous sommes sous les arbres, en bord de mer, avec un robinet d’eau. Parfait ! Les journées s’écoulent entre aller-retours à la ville de Batoumi pour Marc et baignade et temps d’études pour nous. Rencontres aussi. Les militaires viennent s’entraîner sur cette plage et nous offrent à plusieurs reprises le repas. C’est tellement gentil encore une fois. Tellement généreux.

Un matin une dizaine de dauphins s’amusent à faire sauter des poissons, à sauter dans les flots et passent à une vingtaine de mètres de nous seulement. Nous nous sentons honorés ! Quel tableau. Nous en reverrons mais bien plus loin par la suite. Nous rencontrons un couple russe très sympathique puis Rebecca, Bluejay et Journey qui viennent d’Australie et sont sur les routes depuis plus de 2 ans maintenant. Les enfants dégagent une énergie incroyable et une joie évidente avec une soif d’apprendre qui me touche beaucoup. Bluejay veut apprendre à nager alors je l’accompagne avec joie. Elle ne sait pas nager mais se jette dans l’eau, barbote sous l’eau, cherche à attraper les enfants puis se recule et se rejette vers moi en nageant. C’est euphorisant cette joie dans l’apprentissage. Son regard est d’une grande profondeur. Elle répond à chaque chose dans une évidence déconcertante et dans une émotion très juste, pure. Cela devrait être comme cela ne puis-je m’empêcher de penser. On ne devrait pas perdre cela.

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