Akhalkalaki

Quitter les cimes

Écrit par Marc pour le .

Ce matin, nous quittons le lac de ტაბაწყური (Tabatskuri) et nos amis qui prennent une autre route. Cela fait quelque-chose. Si bien qu’après une centaine de mètres, ma chaîne me lâche à nouveau. C’est décidé, j’installe mon autre chaîne et celle-ci terminera chez un ferrailleur !

Oui, nous avons deux chaînes par vélo. Je crois que j’en ai déjà parlé, mais nous intervertissons nos chaînes tous les 1000 à 2000km. Il paraîtrait que cela permet de faire durer les transmissions très longtemps, l’usure n’étant pas toujours aux mêmes endroits… nous verrons.

Sauts de puce

Nous empruntons le chemin caillouteux et prenons le raccourcis par les prés pour rejoindre Tabatskuri. Les enfants veulent absolument faire une pause au village, histoire de jouer encore une fois dans le petit parc sportif. Pause donc.

Puis nous quittons le village et prenons la route magnifique dominant le lac. Tout le monde est sur son vélo. Nous visons un petit village tout proche pour manger le repas de midi. Peu de kilomètres, mais le temps et la vue sont magnifiques, alors, nous prenons notre temps. Et puis c’est bien vallonné.

Arrivés dans le village, nous sommes accueillis par des enfants qui courent vers nous, tout joyeux et tout sourire. Ils maîtrisent autant l’Anglais que nous maîtrisons le Géorgien, alors nous partageons les quelques mots que nous connaissons dans les deux langues.

Nous allons nous poser dans le petit parc de jeu au bout du village pour préparer le repas. Nous y sommes rejoints peu de temps après par la bande d’enfants et nous pouvons échanger un peu plus, nous régalant de leurs jeux et de leurs rires. Allongés sur le tourniquet, chacun a déposé ses chaussures autour, un des enfants fait tourner les autres très vite et chacun doit ramasser le plus de chaussures possibles. Tout le monde rit bien.

Grande descente

Puis vient le moment de quitter le petit écrin reculé et de rejoindre le plateau en contrebas. Nous nous élançons. J’ai rattaché Lucie au follow-me, notre système de tandem. Alors que nous descendons rapidement, elle m’alerte : “ta roue est toute bizarre”.

Décidément…

Arrivée au village suivant au ralentis, sérieux resserrage des rayons, il y en avait grand besoin, pourtant je ne l’avais pas perçu. L’étape précédant le lac a dû bien faire travailler les vélos.

Nous poursuivons notre belle route entourés par les cimes dans cette campagne à l’agriculture simple et variée. Puis nous passons à côté de cette toute petite chapelle que j’avais repérée en allant faire les courses avec la voiture. Rebecca m’avait indiqué qu’il s’agit de la plus vieille église arménienne du coin. Il fut un temps où ces terres étaient arméniennes.

Nous décidons de bivouaquer ici pour profiter encore de l’environnement fabuleux qui nous entoure avant de retrouver routes et villes… Toute petite étape, mais quel bonheur de prolonger un peu notre présence en pleine nature. En bord de rivière, face au bois de pins, nous voyons tournoyer milans et buses en recherche d’un arbre paisible pour passer la nuit. Un renard arctique sort du bois, il avance vers nous. Il nous voit. S’arrête. Scrute. Puis repart se mettre à couvert.

Direction la ville

Nous rejoignons le lendemain matin la route très passante qui mène à ახალქალაქი (Akhalkalaki). Nous partons très tôt pour profiter du calme avant que la route soit prise d’assaut par les camions. C’était la bonne idée.

Entre cette ville et nous, il y a une sorte de canyon, pas du tout sympa à traverser en voiture, alors à vélo… n’y pensons pas.

Nous la contournons donc, cela n’évite pas les dénivelés mais rend moins désagréable la traversée de l’agglomération.

Nous avons changé d’environnement, nous voilà sur des routes à voitures, les klaxons reprennent, les odeurs de pots d’échappement et le stress de la circulation. Mais c’est la seule route qui nous permet d’aller vers l’Arménie.

Arrivée assez tardive pour le déjeuner à ნინოწმინდა (Ninotsminda) et pour ma part, très fatigué. J’ai FAIM depuis un bout de temps et mon corps réclame du carburant ! Chaque côte est une épreuve. Je mets pied à terre bien trop souvent. Je sens que ça tire alors qu’Estelle et Léon pédalent devant et prennent de plus en plus d’avance. Nous mangeons dans un petit restaurant et en profitons pour recharger également tous les appareils électriques qui en ont besoin. Je dévore !

Nous nous éloignons de la route pour aller poser notre tente pour notre dernière nuit géorgienne. Demain, c’est l’Arménie.

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