Le vent est tombé. Nous plions les affaires et terminons l’ascension du col. Enfin du col… de l’endroit le plus haut où l’on passe dans cette large vallée, on ne peut pas vraiment parler de col. Car nous sommes entourés de hautes montagnes. Ce ne sera pas notre route.
L’ascension est tranquille, nous avons fait le plus dur hier, de loin. Puis c’est la pente douce qui nous emmène à Ալագյազ (Alagyaz). C’est là que nous prendrons le petit-déjeuner.
Lorsque nous souhaitons partir tôt ou que nous avons une grosse journée, nous avons pris l’habitude de plier sans manger et de s’arrêter plus tard.
Aujourd’hui, cette pause repas nous permet d’observer ce qui nous attend. Nous quittons en effet une petite route tranquille pour nous engager sur un axe principal et très passant.
Journée tut-tut
Le reste de la journée est donc sous le signe des voitures qui passent trop vite et trop près de nous en klaxonnant pour faire coucou. Autant dire que nous sommes impatients de nous écarter de la route au plus vite.
Une bifurcation se présente à nous qui va nous permettre de quitter l’itinéraire. Nous attendons longtemps avant de pouvoir traverser la route et décidons en définitive d’aller explorer la campagne alentour pour retrouver le calme. Les prés fauchés nous offrent une place de choix et une vue imprenable sur la montagne au loin. Le calme est revenu à nos oreilles, la vue est magnifique.
Soleil et rapaces
Nous partons à la fraîche en espérant avoir moins de monde sur la route. Oui, à la fraîche. Nous devons remettre les gants et nous habiller bien chaudement. Nous trouvons que le soleil met bien trop longtemps à se lever et à nous réchauffer.
Côté circulation réduite, c’est raté. Mais nous choisissons tout de même de reprendre l’itinéraire principal, plus simple et en meilleur état. Nous n’avons que quelques kilomètres à faire avant de bifurquer. Nous nous arrêtons à ce moment dans un petit village pour prendre notre petit-déjeuner. En Arménie, les enfants retrouvent avec grand plaisir les machines à café qui étaient partout en Bulgarie. L’occasion pour eux de prendre des chocolats chauds beaucoup trop sucrés.
Nous voilà enfin sur une route plus calme. Bien que le dénivelé soit majoritairement négatif, l’itinéraire présente de sérieuses montées. Il fait beau, chaud, le paysage est magnifique et les rapaces, nombreux, qui s’envolent à notre approche.
Canyon et raidillon
Un lacet de la route est sensé nous faire éviter une magnifique église. Nous décidons de ne pas l’éviter bien que la route qui y mène soit bien plus difficile. Nichée sur les parois d’un canyon grandiose, elle domine la vallée verdoyante et délicieusement fraîche.
Sortir du vallon n’est franchement pas simple. Un raidillon sérieux à l’asphalte incertain nous attend. Léon et moi montons en tête et Léon pose son vélo en haut de la côte pour aller aider sa sœur.
La journée se poursuit serpentant entre les montagnes alentours.
La route n’est pas de tout repos et Lucie nous épate, nous avons roulé 45km et pas des moindres. Il est temps de s’arrêter quand nous nous arrêtons devant cette exploitation de framboises face au canyon fort impressionnant.
Le patron de l’exploitation nous invite à dormir dans son exploitation. Nous plantons la tente et nous régalons des framboises et mûres offertes ! Lorsqu’il revient, je l’aide à charger sa voiture de la récolte du jour. La voiture déborde presque et nous rions bien.
À nous Sevan
L’étape du lendemain n’est pas dénuée de difficultés, les côtes s’enchainent et pas toujours simples, mais elles sont surmontées.
C’est la longueur des côtes qui pose problème à Lucie plus que le dénivelé, ça l’agace de ne pas pouvoir aller vite, alors nous apprenons la patience.
Nous avons réservé un bungalow pour une semaine à Սևան (Sevan) car je dois travailler. Nous y arrivons en milieu d’après-midi. Érigé sur une zone humide, un village de maisonnettes de plain pied nous accueille. Je suis sidéré par le fait qu’il soit possible de construire ici. Certaines maisons sont délaissées et délabrées, pas la nôtre.
Un chien vient nous rendre visite. Il réclame à manger mais dédaigne tout ce que nous lui donnons. Sa propriétaire nous explique que depuis qu’ils sont là, les chiens sont nourris par les vacanciers qui font des barbecues tous les jours.
L’endroit est arboré, l’été étant passé, il est quasi désert, les enfants pourrons courir et jouer sans soucis, nous y serons très bien.