Le lac de Սևան (Sevan) est le lieu où se rendent beaucoup d’Arméniens pour les vacances ou les weekends. La ville est étrange, pas vraiment d’accès simple, juste la route nationale qui frôle la ville, un urbanisme chaotique, des barres d’immeubles et des usines abandonnées.
Mais si on s’approche du bord du lac, on trouve des plages, des cafés, restaurants et hôtels qui fonctionnent sans doute à plein en été. Mais nous sommes après l’été, alors la plupart des cafés de plages sont vides et désertés même par leur gérants.
Lors de notre première sortie en bord de lac, nous croisons un homme qui vient nous saluer chaleureusement. Je l’ai déjà vu, je le sais, mais où ? Après quelques mots échangés, ça me revient ! Le propriétaire de la vache qui était venu nous saluer lors de notre première nuit arménienne ! Il est là avec son frère et des amis, le monde est petit.
Faire un tour
Après mes quelques jours de travail, nous avons prévu de faire le tour du lac. Nous le longeons sur quelques kilomètres pour rejoindre une plage qu’Estelle et les enfants ont découverte quelques jours plus tôt. Nous nous arrêtons pour le repas du midi, une grosse envie de flâner. Il fait très beau et c’est très calme…
Reprise des vélos et Lucie se sent mal. Mal au ventre, envie de vomir. Ah. Alors nous nous arrêtons. Nous n’avons fait que quelques centaines de mètres supplémentaires.
Nous cherchons un endroit pour nous poser, pas la peine de poursuivre. Nous trouvons une sorte de parking abandonné jouxtant un hôtel / restaurant. Nous montons la tente à deux mètres du lac à l’ombre des pins.
En attendant, j’en profite pour faire l’entretien des vélos. Et voilà que je me rends compte que ma roue arrière est cassée. La jante est abîmée à deux endroits et un rayon et cassé. Merci Lucie d’avoir été malade ! Je n’aurais sans doute remarqué le soucis que bien plus tard et peut-être dans des conditions plus délicates.
Je me rends à Sevan à la recherche d’un magasin de vélo… Et finis par tomber sur Grigor qui m’emmène chez lui. Il entreprend de changer la jante mais n’a pas la bonne. Je suis bon pour aller à Երևան (Yerevan) le lendemain matin.
Depuis le bus, je peux admirer la vue sur l’impressionnant mont Ararat. Culminant à 5137m, c’est, pour beaucoup, le symbole de l’Arménie. On le voit dans des logos, dans des noms de marques, etc. C’est aussi la partie la plus visible d’une blessure encore béante. Le mont se trouve dans l’actuelle Turquie et a été le théâtre de massacres lors du génocide arménien qui n’est toujours pas reconnu par la Turquie.
Une fois de retour avec une nouvelle jante, Grigor remet en place le moyeu et les rayons, j’ai l’impression de voir ma mère re-canner les vieilles chaises.
Nous aurons dormi trois nuits dans cet endroit, Lucie est remise et ma roue réparée. Mais la météo qui vient s’annonce plus compliquée que quelques jours auparavant, alors nous décidons de renoncer au tour du lac.
Cap au nord
Nous longeons le lac, mais dans la direction opposée à celle prévue. La route est désagréable, les voitures filent sur cet axe très emprunté, mais nous avons un bas-côté confortable qui nous sert de voie. Au moins, la vue est magnifique. En la quittant, nous nous égarons un peu dans les landes aux abords de Ծովագյուղ (Tsovagyugh). Le temps est d’un coup venteux et glacial. Nous trouvons une autre plage en bord de lac pour monter la tente. Je ne me sens absolument pas prêt à affronter une telle météo, il me manque l’automne pour m’adapter tranquillement aux frimas.
Argouse et lavash
Ce beau lac est également pour nous l’occasion de découvrir les argousiers en fruit. Ils sont partout et les commerçants du coin les vendent en un jus délicieux. Nous ramassons les baies acidulées et légèrement âpres de cet arbuste épineux et nous en délectons.
Nous y mangeons également d’excellents lavash. Ces immenses pains plats et tendres sont délicieux. Traditionnellement cuits dans des fours en terre, ils sont désormais préparés dans des machines modernes.