Pension du roi

Au dodo les vélos

Écrit par Estelle pour le .

Ce matin le froid est mordant. Depuis quelques jours nos corps doivent lutter pour maintenir leur température. Et nous, pour maintenir malgré tout l’envie d’avancer encore. Les enfants ont vraiment besoin d’une pause maintenant. Même si je suis toujours épatée par les chants de Lucie à vélo, leur capacité à s’émerveiller de ce que l’on voit, des surprises du chemin… Je sens qu’il y a un peu d’usure qui s’installe. De fatigue. Noël est proche et l’envie de se retrouver au chaud, de fabriquer des décorations pour préparer ces temps où les nuits sont les plus longues avant que la lumière ne revienne…

Imaginer laisser les vélos pendant l’hiver est toutefois difficile pour moi. Ce matin malgré les côtes et la brûlure du froid, je suis contente de vivre cette vie de nature. Contente de sentir l’air sur ma peau, de voir les animaux au loin, les regards et sourires des gens sur le bord de la route, de découvrir les sonorités, les saveurs, contente de me sentir faire partie du tout, de vivre cette connexion pleinement dans ma chair…

Apprendre toujours

Le voyage enseigne beaucoup. Même si partir en famille n’est pas comme partir à deux ou seul ! C’est tout un art pour que tout s’organise, se modèle en fonction de chacun. Et tout un apprentissage de respect des besoins de chacun. Ensemble tout le temps cela pourrait devenir explosif.

La joie aussi de pédaler pour découvrir avec surprise au sommet d’un col, au détour d’un vallon, une merveille. Cela aiguise nos esprits d’aventuriers. Lucie nous disait l’autre jour je crois que je suis née pour ça ! une vie d’aventure ! regarder les traces, chercher…

Grosse conscience

Et en effet quelle chance d’avancer avec pour bagage interne la confiance en la vie.
Il y a quelques années, nous avions rencontré Tom et Juliette, un couple de troubadours en vélo-cabane qui voyage de village en village pour aller à la rencontre des gens et offrir spectacles et concerts. Ils étaient venus à la maison quelques temps alors qu’ils mettaient au point une chanson pour leur spectacle. Nous discutions il y a quelques jours avec Tom lorsque nous étions dans ce camping ouvert/fermé de Hongrie et alors que j’écris ces lignes me reviennent en mémoire les paroles du refrain p’tite taille, grosse conscience, on n’a p’t’être pas un rond, mais on a la confiance !.

Pension pas chère

Săvârșin. Pause café. Rencontre. On vient nous chercher pour nous emmener à la pensiune dont nous avait précisément parlé Claudiu hier ! Se poser et sentir la pause hivernale arriver fait tomber d’un coup toute la fatigue sur moi. Pourtant, cet après-midi, je dois travailler pour une séance de dernière minute mais urgente. Par chance les enfants comprennent la situation et laissent régner le calme dans la chambre en écoutant doucement un podcast.

Pendant ce temps, Marc discute avec Mariana, la gérante de la pensiune, pour mettre au point notre départ vers les montagnes. Gros soucis, la gare est fermée pour travaux. Nous devons prendre le bus pendant quelques kilomètres avant de pouvoir prendre le train. Train qui, de toute manière, ne pourra pas accueillir nos vélos ! Nous devons improviser et rapidement.

Ainsi, demain matin, nous devrons, pour avancer dans les montagnes, prendre le bus, puis le train jusqu’à Deva. Nous laissons les vélos chez Mariana. Nous allons louer une voiture à Deva qui nous permettra d’aller jusqu’à Petroșani et de transporter les vélos. Départ prévu à 7h15 ! Au moment de régler l’addition, Mariana nous dit qu’elle nous invite, incroyable !

La maison du roi

À Săvârșin se trouve une des demeures des rois de Roumanie et de leurs descendants. La vie du dernier roi régnant est pleine de rebondissements. Chaque année, la famille royale accueille ici pour Noël un défilé musical traditionnel local qui parcourt la rue principale pour arriver au chateau.

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